Le chef d’entreprise a de nombreuses raisons d’anticiper son départ à la retraite et la transmission de son entreprise. D’abord, sociales voire affectives : une entreprise n’est pas un bien comme un autre ; c’est un projet, une équipe. Ensuite, financières : transmettre son entreprise, c’est pouvoir disposer d’un capital complémentaire. Enfin, fiscales : transmettre au moment de sa retraite, c’est bénéficier d’un traitement fiscal privilégié.
A qui transmettre son entreprise ?
En France, des milliers d’entreprises ne trouvent pas de repreneur et disparaissent chaque année. Cela dit, il y aurait plus de 75.000 transmissions annuelles. L’option « interne » concernerait environ 30 % des cessions ; l’autre possibilité étant dès lors un acquéreur « externe » (trouvé via son réseau ou un organisme spécialisé). Dans ce cas, le chef d’entreprise doit évidemment maîtriser sa communication tant vis-à-vis de son personnel que de la concurrence.
Quelles sont les étapes incontournables ?
Il faut déjà prévoir du temps : une transmission prend plusieurs mois voire années. Il faut commencer par identifier les difficultés potentielles et y remédier. Au niveau juridique, cela consiste notamment à purger les conflits en cours ou au moins en évaluer le risque, scinder éventuellement des activités pour les vendre séparément, s’assurer du maintien des contrats essentiels, veiller à ce que la réglementation soit respectée. Une fois ce « lifting » effectué, il faut déterminer le périmètre de la cession et une fourchette de valeurs, puis chercher des candidats avec les compétences et moyens nécessaires pour reprendre et pérenniser l’entreprise.
Quels conseils donner à un chef d’entreprise ?
D’abord, se montrer réaliste quant à la situation et l’évolution du marché, au risque sinon de ne pas vendre ou plus tard mais moins bien. Ensuite, comprendre que la valeur de son entreprise (surtout pour les TPE/PME) est souvent attachée à sa personne. Aussi, pour ne pas la vider de sa substance, il faudra progressivement déléguer, présenter et peut-être même former son successeur. Il est d’ailleurs possible de cumuler des prestations vieillesse avec une rémunération, notamment dans le cadre d’une convention de tutorat conclue avec l’acquéreur pour une durée maximale de douze mois. Enfin, penser à faire valoir ses droits à la retraite dans les deux ans qui suivent ou précédent la cession afin de bénéficier, sous certaines conditions, soit d’une exonération de plus-values (pour une entreprise individuelle ou les titres d’une société à l’IR) soit d’un abattement, en principe de 500.000€ (pour les titres d’une société à l’IS), hors prélèvements sociaux.
À SAVOIR
Si l’acquéreur est un salarié ou un proche du cédant, il pourra quant à lui bénéficier, sous certaines conditions, d’un abattement de 300.000€ sur le calcul des droits d’enregistrement.
Source : https://saladelyonnaise.com/tribune/640